Au fin fond de l’enfance, il y a Istedgade, la rue étroite de Vesterbro, le quartier ouvrier où s’entasse la famille de Tove dans un petit appartement ; il y a l’humeur changeante d’une mère violente, le rire d’un père aussi vieux et crasseux que le poêle, la crainte du chômage, la hantise de l’aide aux nécessiteux qui pend au-dessus des familles comme une menace moins honteuse que celle de devenir fille mère avant dix-huit ans. Il y a l’école qu’il faudra arrêter à quatorze ans pour trouver un emploi. Heureusement, il y a Ruth, la meilleure amie, qui ne prend jamais rien au sérieux. Et il y a ce secret que Tove ne peut révéler à personne. Pas même à Ruth. Un jour pourtant, il faudra quitter cette rue étroite de l’enfance pour faire vivre les mots mystérieux qui se glissent chaque jour sur son âme comme une membrane protectrice.

Enfance est le premier volume de La Trilogie de Copenhague, une autobiographie en trois actes publiée entre 1967 et 1971 et qui fait aujourd’hui l’objet d’une consécration posthume internationale. Dans cette œuvre magistrale sur le tissu de l’existence, Tove Ditlevsen répond, avec un sens aigu de l’observation, à une question : comment concilier l’art et la vie.

AUTEUR : Tove Ditlevsen
(Trad. Christine Berlioz et Laila Flink Thullesen)
éditeur : Globe
160 pages, 18€